Abbe J-S

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samedi 3 janvier 2015

Homélie de la Nativité du Seigneur, 25 décembre 2014 (Rombas)

« Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. […] mais le monde ne l'a pas reconnu […] et les siens ne l'ont pas reçu. Mais ceux qui l'ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu ».
Le Verbe de Dieu, c'est-à-dire, la Parole de Dieu, avant de se faire entendre, elle s'est rendue visible, et même tangible, comme l'Apôtre saint Jean a témoigné au début de sa première Épître : le Verbe de Dieu, le Verbe de la vie, les Apôtres l'ont contemplé de leurs yeux et l'ont touché de leurs mains.
Le Verbe de Dieu est Jésus, puisque en toute sa personne, nous trouvons l'expression parfaite de l'amour de Dieu, l'amour du Père ; en tout ce qu'il dit, en tout ce qu'il fait, en tout ce qu'il est, il nous dit l'amour de Dieu ; il est l'amour de Dieu en personne, il a donné à l'amour un visage. 
Aujourd'hui, son visage est devant nous. Ce petit visage rayonnant du divin Enfant qui a éclairé les regards affectueux de Marie et de Joseph, qui a fasciné les cœurs des bergers qui ont couru toute la nuit et qui étaient là émerveillés devant lui, ce visage qui a illuminé le ciel profond de Bethléem et a fait jubiler les saints Anges de toute la cour céleste, il est là, il est devant nous, il nous dit l'amour de Dieu, il nous dit l'amour du Père.
Le Père nous a donné un Fils, il nous a confié son Fils, son unique Fils. Ce Fils, ce tout petit couché sur les pailles dans la mangeoire, ce petit qui a les joues roses et ses mains glacées agitent dans l'air hivernal, il a besoin de nous.
Il a besoin d'être nourri, d'être allaité, il a besoin d'être réchauffé dans nos bras, d'être caressé par nos mains, il a besoin de nos baisers pleins de tendresse, il a besoin de notre bienveillance, de la générosité de nos cœurs, il a besoin de nous.
En nous donnant son Fils, le Dieu tout puissant s'est rendu aujourd'hui vulnérable devant nous, il est désormais dépendant de nous, il est dépendant de notre bonté, de notre sollicitude, puisqu'il nous a donné son Fils unique.
En nous donnant ainsi son amour, il devient mendiant de notre amour.
Aujourd'hui, à chacun de nous, Dieu a donné son Fils, voulons-nous ouvrir nos bras pour le prendre, sommes-nous prêts à le serrer contre notre poitrine et à couvrir son visage de nos baisers ?
Et si nous sortions de notre église, et regardions les rues désertées et les maisons qui se plongent encore dans leur sommeil, savent-ils qu'aujourd'hui Dieu nous a donné son Fils ?
Il y a huit siècles, en Italie, dans les rue d'Assise, il y avait un fou, qui courait en pleurant : l'Amour n'est pas aimé ! L'Amour n'est pas aimé !
Ce fou portait le nom de François. Saint François d'Assise, le petit pauvre, le fou de Dieu.

« Ce qu'il y a de fou dans le monde, voilà Dieu a choisi » (1 Co 1,27), soyons nous aussi les fous de Dieu d'aujourd'hui, et osons annoncer au monde endormi la bonne nouvelle de l'Amour de Dieu !

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