L’Église
fête la mémoire de l'évêque saint Rémi le 13 janvier, le jour de
son trépas. Mais si aujourd'hui, la sainte Messe est célébrée en
l'honneur de ce vénérable confesseur de foi, c'est parce que notre
église paroissiale a été consacrée sous le patronage de ce grand
saint, et il nous convient donc, ce dimanche proche du 13 janvier,
d'honorer solennellement cette fête.
Rémi
de Reims était un saint évêque. Durant son ministère, il fut très
vénéré pour sa sollicitude généreuse envers les plus pauvres,
pour son zèle infatigable dans l'annonce de l’Évangile, mais ce
qui est encore plus admirable chez lui c'était sa miséricorde sans
limite pour les pécheurs repentis, les pénitents – il disait à
ses frère prêtres que : « ce
n'est pas pour la colère que le Seigneur nous a établis, mais pour
la guérison des hommes ».
Oui,
saint Rémi était une authentique figure de la sainteté chrétienne.
Cependant, la grande célébrité de saint Rémi est dû à un
événement particulier, l'événement qui a aussi profondément
marqué l'histoire de la France, c'est, vous le savez, le baptême de
Clovis.
C'est
très probablement en 506, que Clovis, le roi des francs, guidé par
sa très religieuse épouse sainte Clotilde, s'est fait baptiser par
Rémi l'évêque de Reims, et avec lui, 3000 francs furent baptisé.
À ce jour-là, la terre de la France devint une terre bénie du
Ciel, la chrétienté s'y est enracinée, et la France – la nation
française fut baptisée la « fille aînée » de
l’Église.
Le
baptême de Clovis par saint Rémi est cet événement, me
semble-t-il, qui prouve qu'il y a réellement une racine chrétienne
de la France, même si aujourd'hui cette expression frotte peut-être
la sensibilité de certains. Oui, la France est née dans l'expansion
de la chrétienté en Europe, sa naissance est la naissance-même de
l'Europe chrétienne, et cela est un fait historique. Mais considérer
la racine chrétienne de la France, cela ne veut pas dire que les
autres cultures, les peuples venant d'autres horizons doivent d'être
exclus. Au contraire, la terre de la France a toujours été une
terre accueillante, et la charité chrétienne oblige les chrétiens
de chaque génération à ouvrir leurs bras et recevoir les autres
tels qu'ils sont, quelques soient leurs origines et leurs croyances
religieuses.
En
disant cela nous rejoignons notre saint Père dans son message pour
la journée mondiale des migrants et des réfugiés de cette année.
Dans ce message le saint Père nous dit que Notre-Seigneur dans sa
« sollicitude,
particulièrement envers les plus vulnérables et marginalisés, nous
invite tous à prendre soin des personnes plus fragiles et à
reconnaître son visage souffrant, surtout dans les victimes des
nouvelles formes de pauvreté et d’esclavage » ;
il souligne que « La
mission de l’Église, pèlerine sur la terre et mère de tous, est
donc d’aimer Jésus Christ, de l’adorer et de l’aimer,
particulièrement dans les plus pauvres et abandonnés
; (et) au
nombre de ceux-ci figurent […] les migrants et les réfugiés, qui
cherchent à tourner le dos aux dures conditions de vie et aux
dangers de toute sorte »
et qui sont venu dans les pays plus développés, et le saint Père
nous dit que :
« Jésus-Christ
est toujours en attente d’être reconnu dans les migrants et dans
les réfugiés, dans les personnes déplacées et les exilés,
et aussi de cette manière il nous appelle à partager nos
ressources, parfois à renoncer à quelque chose de notre bien-être
acquis ».
Oui,
si nous considérons en profondeur notre racine chrétienne, nous
savons qu'elle n'est pas quelque chose qui nous rend les yeux
aveuglés et le cœur fermé ; au contraire, elle nous rappelle
notre vocation : le baptême que nous avons reçu a fait de nous
des frères de Jésus-Christ, mais aussi des frères de tous.
Et
si vraiment nous sommes les frères de tous, notre vocation ne
s'arrête pas à seulement accueillir les autres qui viennent vers
nous. Le Pape dit dans son message : « l’Église
ouvre ses bras pour accueillir tous les peuples, sans distinctions et
sans frontières »
mais aussi « pour
annoncer à tous que ''Dieu est amour''
» !
Oui,
si nous devons aimer tous les frères que nous rencontrons sur notre
chemin, c'est parce que nous avons tous un même Père, le Dieu et
Père de Jésus-Christ, le Dieu d'Amour. Comme dans l'évangile de ce
jour, André se précipita pour annoncer à son frère Simon :
« nous avons trouvé le Messie », nous aussi, allons
annoncer à nos frères la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, puisque
si elle nous est confiée, ce n'est pas pour que nous la gardions
dans nos coffre-forts, mais pour que nous l’annoncions à tous.
Oui,
l'accueil de tous dans l'amour fraternel et l'annonce de l'amour de
Dieu, ces deux constituent ensemble notre vocation chrétienne, et un
grand nombre de fils et filles de la France ont pleinement vécu
cette noble vocation, ils sont devenus des saints et des saintes, et
aujourd'hui, au Ciel, ils veillent sur nous avec affection et
bienveillance, et par leur intercession ils nous protègent ; et
parmi eux, il y a saint Rémi de Reims, que nous fêtons aujourd'hui
avec reconnaissance.
Saint
Rémi, priez pour nous, priez pour la France !
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