Abbe J-S

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vendredi 23 janvier 2015

Homélie pour la Fête de Rémi - 18 janvier 2015

L’Église fête la mémoire de l'évêque saint Rémi le 13 janvier, le jour de son trépas. Mais si aujourd'hui, la sainte Messe est célébrée en l'honneur de ce vénérable confesseur de foi, c'est parce que notre église paroissiale a été consacrée sous le patronage de ce grand saint, et il nous convient donc, ce dimanche proche du 13 janvier, d'honorer solennellement cette fête.
Rémi de Reims était un saint évêque. Durant son ministère, il fut très vénéré pour sa sollicitude généreuse envers les plus pauvres, pour son zèle infatigable dans l'annonce de l’Évangile, mais ce qui est encore plus admirable chez lui c'était sa miséricorde sans limite pour les pécheurs repentis, les pénitents – il disait à ses frère prêtres que : « ce n'est pas pour la colère que le Seigneur nous a établis, mais pour la guérison des hommes ».
Oui, saint Rémi était une authentique figure de la sainteté chrétienne. Cependant, la grande célébrité de saint Rémi est dû à un événement particulier, l'événement qui a aussi profondément marqué l'histoire de la France, c'est, vous le savez, le baptême de Clovis.
C'est très probablement en 506, que Clovis, le roi des francs, guidé par sa très religieuse épouse sainte Clotilde, s'est fait baptiser par Rémi l'évêque de Reims, et avec lui, 3000 francs furent baptisé. À ce jour-là, la terre de la France devint une terre bénie du Ciel, la chrétienté s'y est enracinée, et la France – la nation française fut baptisée la « fille aînée » de l’Église.
Le baptême de Clovis par saint Rémi est cet événement, me semble-t-il, qui prouve qu'il y a réellement une racine chrétienne de la France, même si aujourd'hui cette expression frotte peut-être la sensibilité de certains. Oui, la France est née dans l'expansion de la chrétienté en Europe, sa naissance est la naissance-même de l'Europe chrétienne, et cela est un fait historique. Mais considérer la racine chrétienne de la France, cela ne veut pas dire que les autres cultures, les peuples venant d'autres horizons doivent d'être exclus. Au contraire, la terre de la France a toujours été une terre accueillante, et la charité chrétienne oblige les chrétiens de chaque génération à ouvrir leurs bras et recevoir les autres tels qu'ils sont, quelques soient leurs origines et leurs croyances religieuses.
En disant cela nous rejoignons notre saint Père dans son message pour la journée mondiale des migrants et des réfugiés de cette année. Dans ce message le saint Père nous dit que Notre-Seigneur dans sa « sollicitude, particulièrement envers les plus vulnérables et marginalisés, nous invite tous à prendre soin des personnes plus fragiles et à reconnaître son visage souffrant, surtout dans les victimes des nouvelles formes de pauvreté et d’esclavage » ; il souligne que « La mission de l’Église, pèlerine sur la terre et mère de tous, est donc d’aimer Jésus Christ, de l’adorer et de l’aimer, particulièrement dans les plus pauvres et abandonnés ; (et) au nombre de ceux-ci figurent […] les migrants et les réfugiés, qui cherchent à tourner le dos aux dures conditions de vie et aux dangers de toute sorte » et qui sont venu dans les pays plus développés, et le saint Père nous dit que : « Jésus-Christ est toujours en attente d’être reconnu dans les migrants et dans les réfugiés, dans les personnes déplacées et les exilés, et aussi de cette manière il nous appelle à partager nos ressources, parfois à renoncer à quelque chose de notre bien-être acquis ».
Oui, si nous considérons en profondeur notre racine chrétienne, nous savons qu'elle n'est pas quelque chose qui nous rend les yeux aveuglés et le cœur fermé ; au contraire, elle nous rappelle notre vocation : le baptême que nous avons reçu a fait de nous des frères de Jésus-Christ, mais aussi des frères de tous.
Et si vraiment nous sommes les frères de tous, notre vocation ne s'arrête pas à seulement accueillir les autres qui viennent vers nous. Le Pape dit dans son message : « l’Église ouvre ses bras pour accueillir tous les peuples, sans distinctions et sans frontières » mais aussi « pour annoncer à tous que ''Dieu est amour'' » !
Oui, si nous devons aimer tous les frères que nous rencontrons sur notre chemin, c'est parce que nous avons tous un même Père, le Dieu et Père de Jésus-Christ, le Dieu d'Amour. Comme dans l'évangile de ce jour, André se précipita pour annoncer à son frère Simon : « nous avons trouvé le Messie », nous aussi, allons annoncer à nos frères la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, puisque si elle nous est confiée, ce n'est pas pour que nous la gardions dans nos coffre-forts, mais pour que nous l’annoncions à tous.
Oui, l'accueil de tous dans l'amour fraternel et l'annonce de l'amour de Dieu, ces deux constituent ensemble notre vocation chrétienne, et un grand nombre de fils et filles de la France ont pleinement vécu cette noble vocation, ils sont devenus des saints et des saintes, et aujourd'hui, au Ciel, ils veillent sur nous avec affection et bienveillance, et par leur intercession ils nous protègent ; et parmi eux, il y a saint Rémi de Reims, que nous fêtons aujourd'hui avec reconnaissance.

Saint Rémi, priez pour nous, priez pour la France !   

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