Abbe J-S

Abbe J-S

dimanche 22 avril 2018

Je suis le Bon Pasteur

« Je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent », dit le Seigneur. Souvenons-nous que Lui-même avait dit dans l’évangile selon saint Matthieu : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël » (Mt 15,24). C’est sans doute la raison pour laquelle, par son incarnation, le Fils de Dieu est devenu le fils du peuple élu : il a dressé sa tente parmi les siens (Jn 1,14). Cependant, lorsque l’heure est venue, l’universalité de sa mission se manifeste, et Il affirme que : « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix, il y aura un seul troupeau, un seul Pasteur ». Cette parole est dite à la veille de la Passion de Notre-Seigneur, et fait partie de son discours d’adieux. En quelque sorte, elle prépare déjà l’envoi en mission de ses disciples.


C’est au soir de Pâques que cet envoi en Mission devient parfaitement explicite : « Comme le Père m’a envoyé, Moi aussi, Je vous envoie » (Jn 20,21) ; vous qui m’avez suivi et qui croyez en Moi,  vous ferez les œuvres que moi j’ai fait – ressembler les brebis perdues de la maison d’Israel – et vous en ferez « même de plus grandes, parce que je pars vers le Père » (Jn 14,12) : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28,19) ; « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création » (Mc 16,15).

Par cet envoi, les disciples du Christ devinrent véritablement les envoyés – c’est-à-dire : les Apôtres du Seigneur. C’est à eux de continuer l’œuvre du Maître et la faire grandir : ils vont devoir sortir de leur enclos – leur région natale – et aller arpenter et sillonner toutes les régions du monde pour annoncer : annoncer l’avènement du Royaume, annoncer la Parole du salut éternel, annoncer le nom du Sauveur, et par ce nom, rassembler tous les enfants de Dieu, les brebis dispersées à tous les horizons.

Et pourtant, toutes les brebis du monde ne reconnaîtront qu’une seule voix : la voix du Christ Jésus, la voix de l’unique bon Pasteur. C’est la seule voix qui rassemble, la seule voix qui sauve.

C’est aux Apôtres d’annoncer la Parole, mais c’est la voix de Jésus qui doit être entendu ; ce sont les disciples qui ont été envoyés, mais c’est le visage de Jésus qui doit être reconnu ; ce sont les Apôtres qui marchent et qui œuvrent, mais c’est Dieu qui triomphe, et à Lui seul la gloire, la louange, et toutes actions de grâce.

L’authenticité d’un engagement apostolique est vérifiée par sa gratuité, et la réussite d’un apôtre du Christ vient de son propre renoncement. C’est en ceci que l’on reconnaît une œuvre évangélique : le missionnaire s’efface dans son labeur, et fait paraître le Christ mort et ressuscité.

À l’opposé de ce renoncement et cette gratuité, se trouvent la vanité des présomptueux et la cupidité des mercenaires. Ceux qui cherchent la satisfaction de leur ego ne pourraient jamais endurer l’âpreté du chemin de la mission, leurs travaux seront nécessairement stériles et éphémères.

Et nous savons bien que tous les Apôtres du Seigneur ont fini par donner leurs vies pour la Mission évangélique – ils sont à la fois Apôtres et Martyrs, envoyés et témoins. Ils ont donné leurs vies pour l’annonce de l’Évangile de Jésus-Christ. Et bien avant eux, il y avait déjà l’exemple de Jean le précurseur, celui qui a témoigné la venue du Messie en déclarant à tous : « Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue » (Jn 3,30).

Diminuer et non anéantir : de même que le Fils reçoit de nouveau la vie dans la victoire de sa résurrection, de même, ses Apôtres qui ont donné leur vie à l’exemple du Maître recevront par leur témoignage la vie nouvelle en abondance.

Aujourd’hui, la Mission évangélique continue, le Seigneur appelle les ouvriers à sa moisson. Et nous savons combien est grand le terrain et nombreuses les brebis dispersées. Chaque baptisé, selon son état de vie, est appelé à s’engager dans l’œuvre du Seigneur. Mais aujourd’hui comme hier, les brebis n’écoutent qu’une seule voix, la voix douce et aimante du Christ Jésus ; et elles ne reconnaissent qu’un seul visage, le visage humble et miséricordieux de Notre-Seigneur. Que le Seigneur grandisse en chacun de nous, que son sa voix retentisse par la nôtre, que son visage rayonne en nous, et que notre ego s’efface, et alors, le Royaume avance. 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire