Abbe J-S

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dimanche 30 août 2015

Homélie du XXIIe dimanche, l'année B, à l'église Saint-Maximin de Thionville

« C’est du dedans, du cœur de l’homme que sortent les pensées perverses, […] tout ce mal vient du dedans et rend l’homme impur » ; en écoutant ces versets, nous pouvons dire qu’aujourd’hui, le Seigneur est bien dur dans son propos à notre égard : pourquoi que c’est du cœur de l’homme que sort le mal, les pensées malicieuses qui l’avilissent ? L’homme est-il intrinsèquement mauvais ?
Cependant, nous savons, par le récit de la Genèse, que l’homme a été bon lors de sa création : Dieu dit – faisons l’homme à notre image et selon notre ressemblance (Gn 1.26), et ayant fait ainsi, Dieu regarde l’œuvre de ses mains, et « cela était très bon » (Gn 1.31).
Conçu par une volonté aimante de Dieu, l’homme fut le chef d’œuvre et couronnement de toute la création. Et comment se fait-il que son cœur devint « compliqué et malade » (Jr 17.9), voire l’origine des souillures ? Sinon, à cause du péché, qui le défigure de l’intérieur ?
Et le péché, qu’est que c’est ? Bien souvent, nous mélangeons le péché et la faute. Le péché peut se traduire en faute, mais ils sont bien deux réalités qui se distinguent. Quelqu’un qui se comporte toujours d’une bonne manière et ne commet jamais de fautes flagrantes peut être intérieurement un misérable pécheur ; mais derrière toutes les fautes que nous pourrions faire, ne se cache pas toujours le péché.
En effet, tout péché est un oubli de Dieu, un oubli volontaire, ou involontaire. Etant créature de Dieu et bénéficiaire de tous ses dons, mais vivre comme si Dieu n’existait pas, voilà le péché qui engendre tous les autres péchés. Le péché, c’est tout ce qui nous sépare de Dieu, et le remède du péché, c’est nous laisser unir à Lui et vivre en sa présence.
« Mon Dieu, si vous êtes partout (présent), comment se fait-il que je sois si souvent ailleurs ? » écrit Madeleine Delbrel. Mais c’est le péché d’Adam qui nous a rendus insensible et aveugle à la présence divine, et tel est notre infirmité la plus profonde. 
Pouvons-nous vraiment vivre sans Dieu ? Serons-nous plus libres en vivant sans lui ? Depuis le siècle des lumières, tant d’élites occidentaux ont tenté de trouver ce chemin qui nous débarrasse de Dieu et nous mène vers une liberté proprement humaine, et certain va jusqu’à déclarer la mort de Dieu. Quel est donc le résultat ? Un historien intellectuellement honnête saurait bien vous le dire, et moi, je ne peux que vous rappeler que Dieu nous est proche, Il ne s’est jamais éloigné de nous, et pour s’unir à nous, il va jusque se faire notre nourriture.
Oui, Dieu nous est proche, il est toujours à notre portée, et il est toujours prêt à nous tendre la main, à nous relever, et il veut effacer toutes les taches qui nous enlaidissent et restaurer en nous son image et sa ressemblance.
Nous savons bien que nous ne sommes pas toujours en mesure de réparer les conséquences de nos fautes commises, mais tout péché, quelque soit sa gravité, peut être pardonné, si du fond de notre cœur, nous nous tournons vers Dieu, et nous nous ouvrons à Lui. Si nous ne voulons pas que notre cœur soit la source de toutes les malices, que Dieu y habite, Lui qui est bon, et qui est à l’origine de toutes bontés.
Ce disant, un vieux souvenir me revient. Il y a 23 ans, un jour, une dame chinoise, une des rares chrétiens que j’ai pu rencontrer en Chine m’a dit : jeune homme, si ton cœur n’est pas la demeure de Dieu, il deviendra le temple de Satan.
Oui, si nous n’avons pas en nos cœurs le Dieu des vivants, son adversaire viendra, et il y sèmera la mort.
Pour terminer, je voudrais vous citer ce vers de Paul Claudel : « En ce 7ième jour que Vous fîtes, Seigneur, quel est Votre repos, si ce n’est dans mon cœur ? »





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