Dans
la première lecture, le Prophète Osée nous a fait cette
invitation : « Revenez
au Seigneur en lui présentant ces paroles : enlève toutes les
fautes, et accepte ce qui est bon ».
Ayant
« un
cœur compliqué et malade »,
comme dit Jérémie, un autre grand prophète, nous pouvons
légitimement nous demander : mais qu'est-ce qu'il peut y avoir de
bon en nous ?
Souvenons-nous
que dans le récit des six jours de la création, à chaque soir,
Dieu regarde ce qu'il a œuvré dans la journée, il s'en réjouit :
il voit tout ce qu'il a fait était bon, voire très bon. Et parmi
les œuvres de Dieu, il y a l’homme. L'homme fut donc parfaitement
bon aux yeux de Dieu – dans son état d'origine, dans son
innocence, lorsqu'il fut encore le pur reflet de l'image de Dieu,
selon sa ressemblance.
Et
aujourd'hui, nous demandons à Dieu d'enlever d'abord toutes nos
fautes – qu'est-ce que ces fautes ? Sinon ceux qui avilissent
en nous la bonté d'origine, ceux qui entachent notre innocence, ceux
qui déforment notre ressemblance à l'image de Dieu ?
Avilis,
entachés, défigurés, dans
notre misérable nudité nous nous adressons à Dieu, Notre-Seigneur,
Celui qui nous dit : « Si
vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront aussi blancs
que neige. S’ils sont rouges comme le vermillon, ils deviendront
comme de la laine ».
Le Dieu qui nous a créés bon, est aussi capable de nous récréer,
en restaurant en nous la bonté et la pureté première, en nous
redonnant la ressemblance selon son propre image.
Oui,
demander à Dieu le pardon, demander lui l'effacement de la souillure
de nos péché, c'est demander à Dieu une création nouvelle, c'est
demander à Dieu de nous transformer en créatures nouvelles ;
cette demande elle est déjà un acte de foi, un acte d'espérance et
un acte d'amour ; et elle est aussi, selon le Prophète Osée,
le sacrifice que nous offrons au Seigneur : « Au
lieu de taureaux, nous t’offrons en sacrifice les paroles de nos
lèvres ».
Est-il
vrai que les paroles de nos lèvres, c’est-à-dire nos prières,
peuvent être offertes à Dieu en sacrifice ? Et qu'est-ce que
le sacrifice ?
Devant
nous, chers frères, il y a la Croix, sur laquelle est exposé le
Christ crucifié, c'est ce que l'on appelle – l'unique sacrifice de
la nouvelle Alliance : l'unique sacrifice qui est digne de Dieu,
c'est le Christ en Croix. Mais le Christ, n'est-il pas le Verbe
divin, la Parole de Dieu par laquelle Dieu a créé toute chose ?
Et ce Verbe, chargé de la plénitude de l’amour et de la volonté
de Dieu, il a pris chair de notre chair, et il a demeuré parmi nous.
Le Christ, il est l'expression pleine et entière de l'amour de Dieu
notre Créateur et notre Père, et cette expression, nous le voyons,
elle n'est pas simplement une expression verbale, elle est
charnelle ; en se faisant chair, la Parole sortie de la bouche
de Dieu devint l’unique sacrifice, authentique et efficace, offert
pour le rachat du monde. Et cette Parole faite chair, elle continue à
nous parler, elle continue à se faire entendre, sur la Croix, dans
les Saintes Écritures et dans la sainte Eucharistie.
Et
nous, pouvons-nous offrir à Dieu en sacrifice les paroles de nos
lèvres sans qu'elles se fassent chair ? Et l’apôtre saint
Paul, ne nous a-t-il pas dit dans son Épitre aux romains que :
« Je
vous exhorte, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter
votre corps – votre personne tout entière –, en sacrifice
vivant, saint, capable de plaire à Dieu : et c’est là, pour
vous, la juste manière de lui rendre un culte ».
Chers
frère, offrons à Dieu les paroles de nos lèvres, mais que notre
personne et tout ce que nous sommes y soient engagés et offerts,
alors nous pouvons dire au Seigneur que tel est notre sacrifice.
Et
qu’en recevant le sacrifice de nos prières, le Seigneur nous
prenne entre ses mains, ainsi, il pourra effacer nos souillures,
soigner nos blessures, et nous transformer, nous renouveler.
Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire