« Au
Seigneur, le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants ! »
Le commencement du Psaume 23e
que nous venons d’entendre, est en effet une véritable profession
de foi : Dieu, le Créateur de tout ce qui existe, Il est et
demeurera éternellement
le Maître de son œuvre. Il est le Maître, puisqu’il est non
seulement l’auteur, mais aussi la source perpétuelle, le fondement
indéfectible et le gardien fidèle et absolument
fiable de toute la création.
« C’est
lui qui l’a fondée sur les mers et la garde inébranlable sur les
flots ».
« Les mers », « les flots », ces mots imagés
nous demandent de les entendre selon le langage biblique. En
effet, dans l’Écriture sainte,
les eaux signifient bien souvent la force du néant, la puissance
redoutable que l’homme ne peut pas maîtriser. Dieu créa le monde
à partir du néant, et Il continue à le garder de cette menace.
C’est en s’enracinant dans la miséricorde inépuisable
du Créateur que l’homme ainsi que toute créature puisse demeurer
« inébranlable »
devant la possibilité du néant.
Cependant,
distingué de toutes les autres créatures, l’homme seul a été
créé à l’image de Dieu. C’est-à-dire, il est la seule
créature douée de conscience et de liberté. Il peut discerner et
se décider pour
son avenir. C’est pourquoi la
vie qui lui est donnée est un chemin à parcourir. Mais c’est à
lui de choisir, de déterminer,
à chaque jour et à chaque instant, si son
chemin se dirige vers Dieu.
« Qui
peut gravir la montagne du Seigneur, et se tenir dans le lieu saint ?
L’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son
âme aux idoles. »
Ces versets du Psaume peut être interprétés d’une façon
simplement légaliste et moralisante. Mais la Parole de Dieu n’est
pas un manuel de la théologie morale. Elle nous révèle qui est
Dieu et qui nous sommes,
elle nous dessine la volonté aimante et bienfaisante de
Notre-Seigneur. Si le Créateur nous a donné un cœur, c’est parce
qu’Il veut y faire sa demeure ; et s’Il nous a donné les
mains, c’est pour que nous
cultivons et embellissons
ce monde dans lequel Il nous a établi gardiens et gouverneurs.
Mesurons-nous sa confiance et sa libéralité ? Sommes-nous
fidèles à notre vocation ? Ou bien, nous nous
laissons envahir et asservir par
ces choses qui ne sont pas Dieu : que ce soit l’argent, le
pouvoir, le confort,
la facilité, ou notre propre ego ? Salir nos mains et notre
cœur, c’est nous laisser égarer dans ce
labyrinthe de tentations,
c’est nous laisser charmer par les séductions malicieuses et
éphémères des idoles mondaines
qui finiront par nous aliéner, par nous chosifier. En vivant dans ce
monde, il est tellement aisé
de se laisser aller. Et le contraire, ce serait de
vivre cette vie
comme une épreuve et la mener comme un combat.
« Ces
gens vêtus de robes blanches, qui sont-ils ? Et d’où
viennent-ils ? »
L’Apôtre saint Jean nous invite à lever nos yeux vers le Ciel,
vers cette assemblée lumineuse
des saints, vers cette Église triomphante qui
glorifie Dieu devant sa Majesté,
et Il nous fait entendre cette voix
qui dit :
« ils
viennent de la grande épreuve ».
Mais quelle épreuve ? Pour le chrétien, il n’y a jamais
qu’une seule épreuve qui
se résume par
cette contradiction : vivre dans ce monde tout en s’attachant
à Dieu, c’est-à-dire : vivre déjà en citoyen du Ciel.
Cette épreuve peut prendre la forme d’une persécution avérée
et
sanglante, comme dans certains
pays islamiques,
ou celle d’une terreur déguisée – la terreur des mensonges
politiques
et médiatiques,
la terreur des injures publiques ou la terreur de l’indifférence
de la majorité – comme dans nos pays occidentaux ; mais elle
peut aussi prendre la forme de la simple routine, et
se cacher derrière les
petites tentations du quotidien. Tous ceux qui peuvent nous séparer
de Dieu nous mettent à l’épreuve, et nous devons les combattre,
et les saints du Ciel sont
vainqueurs de ces mêmes combats.
Et
nous savons aussi
que
nous ne serons jamais orphelins : regardons nos saints du Ciel :
« ils
ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de
l’Agneau ».
Oui,
nous
aussi, nous
serons vainqueurs, puisque l’Agneau est Vainqueur : le Christ,
le Ressuscité, Il est Vainqueur du
Mal et de la Mort.
Il est notre vie, Il
est le
chemin qui nous conduit vers Dieu, Il est notre chemin de sainteté.
Tous, nous sommes appelés à la sainteté, et c’est en nous
revêtant du Christ que nous deviendrons saints. Nos aînés du Ciel
en ont fait expérience. Marchons dans leurs pas, poursuivons leur
chemin, et nous y parviendrons nous aussi.
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