Après
avoir célébré hier la Croix Glorieuse de Notre-Seigneur,
aujourd’hui la liturgie de l’Église nous invite à contempler
l’âme transpercée de la sainte Mère de Dieu.
Au
Calvaire, Marie a participé au sacrifice de son divin Fils, en
offrant son cœur de Mère au même supplice. Exposé sur la Croix,
le Christ par ses mains attachées, ouvrit tout grand la Porte du
Ciel à l’humanité égarée ; et debout à côté de l’homme
de douleurs, Marie, en acceptant d’être la mère du disciple
bien-aimé, accueillit elle aussi, dans son sein immensément
maternel, l'humanité tout entière, rachetée par le sang de son
Fils.
Nommée
par saint Bernard de Clairvaux « la Martyre de l’âme »,
Notre-Dame est une véritable Martyre dans le sens littéral du
terme : elle a su, par ses larmes de compassion et son cœur
déchiré, témoigner l’offrande sanglante de son Fils en
l’enveloppant de sa propre offrande ineffablement douloureuse.
Cependant,
nous savons que la foi de l’Église n’est pas une foi doloriste,
nous ne célébrons pas la douleur en tant que telle. Si aujourd’hui,
nous vénérons la mémoire des douleurs de la Vierge Marie à
l’heure de la Passion du Christ, c’est parce que par celles-ci
elle participe à la fécondité du salut de la Croix. Les douleurs
de Marie est celles d’une mère qui enfante. Si du côté ouvert de
Jésus est né le peuple des sauvés, c’est-à-dire la sainte
Église ; par l’adoption d’un seul des disciples, ce peuple
nouveau, ce Corps mystique du Christ fut aussitôt et entièrement
accueilli par la Mère de Dieu, qui devint ainsi la Mère de
l’Église.
Aujourd’hui,
en rendant hommage à Notre-Dame des douleurs, nous célébrons
l’œuvre de la rédemption du Christ, environné par la maternité
virginale de Marie, cette maternité qui se déploie sur toute
l’histoire du salut ; et nous aussi, nous bénéficions à
présent cette très douce maternité qui veille sur nous par sa
prière bienfaisante et sa constante sollicitude. Et dans cette
maternité immaculée, s’enracine également la maternité de
l’Église, qui, en tant que l’Épouse de l’Agneau Vainqueur,
par le sacrement de baptême, le sacrement de l’Eucharistie, ainsi
que tous les autres sacrements, engendre, nourrit et prend soin des
enfants de Dieu nés dans la grâce du salut.
Et
nous, prêtres, diacre ou futurs prêtres, par notre ministère ou
futur ministère, nous participons ou participerons à cette
maternité de l’Église, et notre mission consistera à la rendre
toujours plus féconde par notre labeur et notre fidélité. Et nous
savons, en contemplant Notre-Dame des douleurs, vaillamment debout au
pied de la Croix, que nous pouvons toujours compter sur le secours de
cette Mère qui nous fut donnée par notre divin Maître.
Confions
donc à notre chère Mère céleste notre nouvelle année, pastorale
ou scolaire, que sa tendresse maternelle nous garde sur ce chemin à
la suite de son Fils. Et que saint Josèphe, son très chaste époux
soit le gardien de notre fidélité.
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